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L'Ancre de nos souvenirs 

 

L’artiste Tatiana Chafcouloff expose dans un appartement du VIIe arrondissement au charme ancien dont les murs, recouverts de papier peints usés sur lesquels ont été dessinés des motifs inspirés la période déco, ont conservé leur histoire et le lien fort avec le passé.

 

Baignée de lumière par une ample verrière, la pièce principale accueille la nouvelle série d’œuvres de grande dimension, inspirée d’une nature sauvage et intemporelle, qui se compose de treize œuvres réalisées en camaïeu à l’encre de chine : arbres ramifiés, dépouillés, tissés de fils arachnéens, fragiles, avenants et universels.

Le parcours continu dans les autres pièces et se termine par une forêt tropicale formée d’un polyptyque de tableaux réalisés à l’encre de chine et aquarelle de couleur sur papier et tissus de l’artiste.

 

Depuis toujours, Tatiana Chafcouloff s’intéresse particulièrement à l’arbre comme métaphore de la condition humaine où la vie est une constante dualité pour trouver un équilibre entre la force et la légèreté, entre la stabilité et l’éphémère, et le considère comme le spectateur ancré de nos mouvements perpétuels.

L’artiste semble retrouver par moments dans l’arbre un ami indéfectible et constant qui l’encourage.

Là où son sens de la liberté l’emporte, elle omet de dessiner la ligne qui délimiterait ses contours et s’abandonne à une explosion de points ou petits traits rythmés au travers desquels il est possible de se perdre dans la nature.

Il émerge de ses travaux une vitalité ardente, en évolution constante, faite de vides et de pleins, d’harmonie et de vibrations, de contemplation et de silences.

 

« Dans leurs cimes on entend bruire le monde, leurs racines reposent dans l’infini sans s’y perdre et ils n’aspirent de toute la force de leur vie qu’à une seule chose : obéir à la loi inhérente de leur nature, construire leur propre image, s’épanouir pleinement. Rien de plus sacré, rien de plus exemplaire qu’un arbre beau et vigoureux.

Les arbres sont des sanctuaires. Celui qui sait leur parler et les écouter accèdera à la vérité. Ils ne prêchent ni doctrines ni préceptes mais, indifférents aux circonstances individuelles, ils prêchent la loi antique de la vie. »

(Hermann Hesse)

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